Marcher sur un glacier, visiter une grotte de glace, observer des baleines ou partir à la chasse aux aurores boréales, la liste des activités aussi belles qu’insolites à faire en Islande est énorme, et ce, peu importe la saison. On savait donc qu’on allait forcément devoir en tester une pour assouvir notre curiosité. Mais laquelle ? Tout nous tentait ! Si, au départ, la randonnée sur glacier nous semblait incontournable, nous avons finalement opté pour… le snorkeling à Silfra !
Oui, oui, du snorkeling en Islande dans une eau à environ 2°C, été comme hiver. Généralement, qui dit snorkeling dit tropiques, chaleur, soleil, corail, poissons… À Silfra, pour le coup, c’est un tout autre tableau qui se présente à nous ! Pour cette activité, nous sommes passés par l’agence Guide to Iceland qui propose des dizaines d’activités dans le pays, mais qui s’avère aussi très utile lorsque l’on prépare un voyage en Islande. Leur site est une véritable mine d’or, on te conseille d’aller y jeter un oeil.
C’est à Silfra, dans le parc national de Þingvellir, que s’effectue cette plongée hors du commun. Situé sur la dorsale médio-atlantique, ce lac volcanique se trouve en réalité dans une faille entre les plaques tectoniques nord-américaine et eurasienne. Silfra est donc le seul endroit au monde où il est possible de nager entre deux continents.
L’eau de Silfra est réputée pour être une des plus pures au monde. Si pure que nous avons pu la boire directement en entrant dans le lac. Alors, certes, le froid t’agresse un peu les gencives, mais qu’est-ce qu’elle est bonne ! Cette eau est si limpide qu’il est possible d’avoir une visibilité parfaite sur plus de 100 mètres. Jamais auparavant nous n’avions vu une eau aussi transparente !
À quoi doit-on la qualité de cette eau ?
À la fonte des glaces, l’eau provenant du glacier Langjökull traverse les profondeurs des champs de lave, le meilleur filtre naturel qui soit, avant d’émerger dans la faille de Silfra. Tout ce « petit » processus de filtration peut prendre jusqu’à 100 ans !
En arrivant sur place, nous sommes accueillis par notre guide, Eléonora, une jeune et pétillante italienne qui a pris en charge notre groupe (6 personnes au total) pendant toute la durée de l’activité. Elle a passé un long moment à nous expliquer le programme, les consignes de sécurité et surtout à nous équiper ! C’est ce qui prend le plus de temps et qui nécessite vraiment l’aide de quelqu’un.
Un van chauffé est mis à disposition du groupe pour se changer. Comme lorsque nous vivions au Canada en hiver, on s’équipe en utilisant la technique de l’oignon. Pour la première couche, il est conseillé de porter des sous-vêtements thermiques, des habits fins et légers, mais qui gardent bien la chaleur. Par-dessus cette première couche, nous avons enfilé une combinaison en duvet de canard qui ressemble un peu aux combinaisons de parachutisme. Enfin, pour la troisième couche, on passe la combinaison étanche (drysuit) en Néoprène avec boots intégrées. La grande classe ! Normalement, c’est à ce moment-là que tu vas commencer à bien te marrer.
Cette dernière combinaison est particulièrement difficile à enfiler puisqu’elle est très très moulante. Les extrémités des mains et des pieds sont encore plus serrés afin d’éviter que l’eau ne s’infiltre dans la combinaison. Pour parfaire cet équipement, digne d’un cosmonaute, on enfile les derniers accessoires : cagoule, palmes, gants, masque et tuba. Avec tout ça, le corps est censé rester au sec, mais ça ne sera pas le cas du visage, de la tête et des mains. Mieux vaut le savoir pour ne pas être trop surpris !
Une fois équipés, Eléonora nous briefe pendant une dizaine de minutes sur ce qui va suivre. Elle nous recommande de rester sur le ventre et de nous laisser porter, le léger courant suffit à nous faire traverser le lac. Elle nous montre également un schéma des différents « secteurs » de la faille que nous allons découvrir : « The Big Crack » où l’on trouve à la fois le point le plus profond (45 mètres) et le point le moins profond (0,5 mètre) du lac, « Silfra Hall », « Silfra Cathedral » et « Silfra Lagoon ». Elle nous prévient également qu’avant le lagon, le courant s’intensifie et qu’à ce moment-là il faudra vraiment palmer activement pour ne pas dériver. Je te rassure, c’est moins compliqué que ça en a l’air.
Nous voilà donc parti avec notre petit groupe jusqu’à la passerelle à l’entrée de la faille. Eléonora vérifie une dernière fois notre équipement, puis vient l’heure de se jeter à l’eau. Littéralement !
Je m’attends à ce que mes gants se remplissent d’eau, mais ce n’est pas le cas tout de suite, ouf ! Il faut savoir que lorsque l’eau rentre dans les gants, elle se réchauffe de toute façon grâce à la chaleur de nos mains. Alors, je ne dis pas non plus que c’est super agréable, mais la sensation de froid est quand même bien moins intense que si nos mains nues étaient directement dans l’eau.
J’avoue être instantanément rassurée car je n’ai pas eu aussi froid que ce que j’aurais imaginé. Je ne serais pas non plus restée 4 heures dans l’eau, mais pour une petite demi-heure, c’est largement supportable. Une fois habituée à la sensation de fraîcheur, c’est que du bonheur !
On ne nous a pas menti, l’eau est incroyablement limpide, ce qui nous permet d’admirer les profondeurs de la faille. Ce qui est le plus étonnant, c’est ce camaïeu de bleu qui pigmente les parois rocheuses de la fissure. Ce bleu profond contraste d’autant plus avec les couleurs chaudes tantôt dorées tantôt orangées de certaines roches. Nous n’avions pas idée que les fonds marins d’Islande pouvaient être si colorés !
À « Big Crack », le passage est si étroit qu’il est possible de toucher en même temps la plaque nord-américaine et la plaque eurasienne ! Mais la partie qui impressionne le plus est probablement « Silfra Cathedral », un espèce d’immense canyon sous-marin de 100 mètres de profondeur que l’on peut admirer sans problème grâce à la clarté de l’eau. D’ailleurs si le snorkeling ne permet de rester qu’à la surface, il est aussi possible de faire une plongée en bouteilles (certification Open Water nécessaire) pour descendre plus bas.
Il faut aussi savoir que la vie n’existe pas dans ces eaux, exception faite des algues fluorescentes en forme de spaghetti que l’on peut observer dans le « Silfra Lagoon ». N’espère pas y voir des poissons ou des coraux. Silfra, c’est avant tout un paradis géologique qui tranche complètement avec tous les autres fonds marins que tu aurais pu voir auparavant. C’est un endroit presque irréel !
Il est désormais l’heure de sortir de l’eau. Je crois que c’est le moment que j’appréhendais le plus et pourtant, une fois de plus, rien à signaler ! Comme l’entrée et la sortie de la faille ne se font pas au même endroit, il y a environ 400 mètres à parcourir à pied avec tout notre attirail sur le dos pour rejoindre le van. Mais j’ai trouvé que, même mouillée et hors de l’eau, la combinaison continuait de faire le travail et de nous tenir chaud.
Le passage un peu délicat c’est quand il faut enlever la combinaison étanche dehors et qu’on se retrouve avec les mains et la tête trempées. Mais ça ne dure pas très longtemps et on nous invite très rapidement à rejoindre la chaleur du van où sont servis des petits biscuits avec un bon chocolat chaud. Le pied ! Tout le groupe est sur un petit nuage, subjugué par cette incroyable expérience.
J’ai oublié de vous dire que Eléonora ne nous a, évidemment, pas lâché d’une semelle pendant la balade. Elle est là pour diriger le groupe et l’aider en cas de problème, mais aussi pour s’assurer d’immortaliser nos têtes de gobie ! Les guides possèdent des réflex qu’ils disposent dans des boîtes étanches donc les photos sont vraiment de qualité, à cela s’ajoute la limpidité de l’eau qui les rend encore plus nettes et lumineuses. À la fin de l’activité, tu peux décider d’acheter les photos ou pas. On n’a pas hésité une seule seconde, étant donné la difficulté d’avoir son propre matériel dans une eau si froide et avec un équipement si imposant. On a trouvé que c’était la meilleure option pour garder un souvenir de cette journée et de ce lieu incroyable. Nous n’avons volontairement pas saturé les couleurs pour vous montrer le lieu tel quel et l’intensité des couleurs.
Combien de temps dure une session de snorkeling à Silfra ?
Il faut compter 3 à 4 heures même si la plongée en elle-même ne dure qu’une trentaine de minutes. Plus de temps sera à prévoir dans le cas d’un pick-up à Reykjavik (environ une heure de route). Nous on s’est rendu directement sur place par nos propres moyens et nous avons garé le van sur le parking P5 tout proche.
Combien coûte le snorkeling à Silfra ?
Faire du snorkeling à Silfra revient à environ 11 400 ISK (prix de départ), soit 82 €. Le prix fluctue évidemment en fonction de la saison.
Quand faire du snorkeling à Silfra ?
L’avantage avec cette activité, c’est qu’elle a lieu toute l’année. Donc si tu es encore plus fou que nous, tu pourras faire trempette dans la faille même en plein hiver. Comme la température de l’eau reste la même, c’est surtout une fois dehors que ça risque de faire mal, mais pourquoi pas !
L’idéal, c’est de faire cette activité en même temps que ta visite du Cercle d’Or.
Qu’est-ce que je dois prévoir pour faire du snorkeling à Silfra ?
Des sous-vêtements thermiques avec une bonne paire de chaussettes (en laine de Mérinos, ça serait le top), des vêtements de rechange pour après la plongée au cas où tu ne serais pas resté complètement au sec.
Un grand merci à Guide to Iceland qui nous a permis de découvrir cette autre facette de l’Islande à travers cette activité merveilleuse et hors du commun.
Retrouve-nous aussi sur Pinterest et n’hésite pas à épingler cet article pour le retrouver plus facilement.