Après 5 journées incroyables à sillonner les routes du sud de l’Islande, nous nous apprêtons à découvrir une nouvelle région du pays : les Fjords de l’Est. Après une journée à circuler le long des routes sinueuses des fjords, nous avons ensuite mis le cap sur le nord du pays. Trois journées bien remplies au cours desquelles nous avons pu découvrir une Islande plus mystérieuse et authentique, loin des images des circuits touristiques habituels.
Islande | Des Fjords de l’Est jusqu’au Nord du pays
∙ JOUR 6 – STOKKSNES & FJORDS DE L’EST
Plage de Stokksnes
Les Fjords de l’Est
Seyðisfjörður
∙ JOUR 7 – NORD DE L’ISLANDE, RÉGION DU MYVATN
Dettifoss & Selfoss
Site Géothermique de Hverir
Grjótagjá Cave
Hverfjall
Goðafoss
∙ JOUR 8 – AKUREYRI & LES FJORDS DU NORD
Akureyri
Siglufjörður
Piscine de Sundlaugin à Hofsós
Glaumbær
JOUR 6 – STOKKSNES & FJORDS DE L’EST
— Plage de Stokksnes
Avant de quitter définitivement le sud du pays, nous consacrons une partie de la matinée à la ferme de Stokksnes et à sa plage. Les nuages de la veille ont laissé place à un beau ciel bleu, révélant le magistral Vestrahorn. Cette montagne, qui culmine à 454m au-dessus de la sublime plage de sable noir de Stokksnes, est constituée de gabbro, une roche plutonique magmatique que l’on retrouve aussi… sur la surface de la Lune ! Incroyable, non ?
Cet endroit, c’est un de nos coups de cœur islandais. Un lieu hors du commun qu’on croirait tout droit sortie de notre imagination ; un petit paradis pour les amateurs de photographie (et pour les autres aussi d’ailleurs).
Pour y accéder, il faut quitter la route circulaire environ 7km après Höfn, juste avant le tunnel de l’Almannaskarð, et parcourir près de 5 kilomètres sur une route non goudronnée (ça nous a d’ailleurs paru très long avec le van).
Pour avoir le privilège de contempler cette plage de rêve, il faudra verser 600 ISK (environ 5€) à son propriétaire. Si l’on pourrait être agacé par le fait qu’il s’agisse d’un des rares sites payants du pays, crois-moi, tu n’as vraiment pas envie de manquer ça !
Sur la plage, les dunes de sable noir et la réflexion du Vestrahorn sur l’eau offrent un panorama exceptionnel qu’il serait dommage de rater. Moi, je ne m’en suis toujours pas remise !
Nous avons ensuite visité le village viking situé près du café. Ce village a été reconstitué pour les besoins d’un film avec Mel Gibson, mais le tournage n’a encore jamais eu lieu… En attendant, il est toujours possible pour les visiteurs de le découvrir.
— Les Fjords de l’Est
Aurevoir le sud de l’Islande, bonjour les Fjords de l’Est ! Mais avant ça, il faut emprunter le tunnel de l’Almannaskarð de plus de 1300m de long qui nous fait littéralement traverser la montagne.
Une fois de l’autre côté, les arrêts intempestifs reprennent de plus belle. Entre les montagnes, les champs de lupins et les cygnes barbotant dans l’océan, je peux te dire que l’appareil photo était en surchauffe ! Au loin, on aperçoit toujours le Vestrahorn qui semble ne jamais vouloir disparaître. Je vais arrêter de parler et te montrer ça en image, ça sera plus parlant :
La vue au niveau du panneau d’entrée de Djúpavogshreppur constitue une superbe entrée en la matière dans ces fjords de l’Est. Un conseil, lorsque tu le verras, coupe le moteur et file admirer cette vue incroyable. Avec tous les paysages que nous avons pu voir dans le sud, celui-ci est encore très différent. En fait, il est tellement unique qu’il parait presque photoshoppé (oui, c’est un verbe).
Le bleu profond de l’océan, les côtes escarpées du littoral, la route qui se fraie un chemin entre les parois rocheuses volcaniques et les montagnes enneigés en toile de fond rendent ce paysage véritablement grandiose. C’est juste trop beau, rien que d’en parler j’ai envie d’y être !
En route, nous croisons le premier petit village des fjords de l’Est, il s’agit de Djúpivogur. On s’y arrête pour faire quelques courses seulement car nous n’y avons pas trouvé grand intérêt. Finalement, on se posera à quelques kilomètres de là pour pique-niquer tranquillement près de la cascade Sveinsstekksfoss avec une superbe vue sur les fjords.
Après manger, nous continuons sur la route 1 pendant environ 7km, avant de bifurquer sur la route 939, réputée magnifique. Attention puisque cette route est fermée en hiver et peut être dangereuse en cas de mauvais temps. Cette portion de route est effectivement sublime avec son lot de cascades, de plaines colorées et de montagnes dentelées.
On aura pas mal rouler au cours de cette journée, mais les paysages étant ce qu’ils sont, nous n’avons vraiment pas vu cela comme une corvée. Nous en avons pris plein les yeux jusqu’à notre arrivée à Seyðisfjörður.
— Seyðisfjörður
Ce village de pêcheurs des Fjords de l’Est est un des plus beaux ! La route 93 qui mène à ce village nous a permis de traverser de merveilleux paysages, plus en altitude, entre les montagnes enneigées. Mais les derniers kilomètres sont les plus beaux, lorsque Seyðisfjörður se révèle enfin au cœur du fjord, depuis les virages en lacet de la route. Avant d’arriver dans le village, ne rate pas Gufufoss, une jolie cascade située en contrebas de la route.
S’il y a bien un village à ne pas manquer dans les fjords de l’Est, c’est bien celui-ci. On a tout de suite eu envie de s’y arrêter plus longuement et de s’offrir un bon petit repas, le premier au restaurant depuis le début de ce séjour. Pour rappel, nous voyageons en Islande en camper et nos repas « vanmade » ne sont pas des plus raffinés.
Seyðisfjörður est un village coloré, encadré par les montagnes et les cascades. On en fait vite le tour, mais c’est agréable de s’y promener, en prenant le temps d’admirer les alentours. Le cœur de ce petit village s’organise autour de la jolie église bleue d’inspiration norvégienne. Depuis l’église, il suffit d’emprunter le passage coloré pour arriver jusqu’à plusieurs petits restaurants, notamment le Nordic où nous avons diné ce soir-là. Un vrai bonheur ce restaurant, nous y avons dégusté un bon poisson accompagné d’un petit verre de vin. Là au moins, le poisson on sait d’où il vient !
Si nous sommes arrivés à Seyðisfjörður par la route, il faut aussi savoir que ce petit port de pêche dispose de l’unique ligne de ferry reliant l’Islande au Danemark.
Nous avons encore parcouru un peu de route après le repas pour nous diriger vers le nord de l’Islande et nous rapprocher des points d’intérêt que nous avions programmé pour le lendemain.
JOUR 7 – NORD DE L’ISLANDE, RÉGION DU MYVATN
C’est fou comme les paysages changent radicalement lorsque l’on passe d’une région à l’autre. C’est comme si tout à coup, on découvrait un autre pays. Les montagnes, les cascades et la verdure des fjords de l’Est ont désormais été remplacés par des paysages lunaires et volcaniques dominés par des tons rougeâtres et ocres.
— Dettifoss & Selfoss
Aujourd’hui, il est prévu de découvrir la région du Myvatn, mais avant ça on décide de faire un « petit » crochet pour découvrir Dettifoss et Selfoss. On quitte donc la route circulaire pour la route 862, désormais goudronnée, que l’on suit sur une vingtaine de kilomètres. En approchant du parking, on peut déjà apercevoir au loin un immense nuage de gouttelettes au-dessus du site, preuve que le débit est colossal. Dettifoss est d’ailleurs la cascade la plus puissante d’Europe déversant 400m3 d’eau par seconde ! Il faut donc redoubler de vigilance lorqu’on la visite car les sentiers y sont extrêmement glissants, Alex en a d’ailleurs fait les frais…
Dettifoss et Selfoss se trouvent le long des gorges de Jökulsárgljúfur, ce qui signifie qu’il est possible d’admirer les chutes depuis la berge ouest (comme nous) ou depuis la berge est, en empruntant la route 864. Depuis le parking ouest, il faudra parcourir 1,5km pour accéder à Dettifoss ou une boucle de 2,5km pour y inclure Selfoss.
Malgré un ciel relativement gris ce jour-là, un arc-en-ciel s’était dessiné au-dessus de la large cascade (100m) de Dettifoss. Le vrombissement de la chute est hallucinant, tout comme l’allure à laquelle l’eau se déverse dans le canyon.
Après Dettifoss, nous n’avons pas manqué d’aller admirer Selfoss, moins impressionnante que la première, mais à ne pas rater si tu es dans le coin.
— Site Géothermique de Hverir
Après Geysir dans le sud du pays, nous partons en direction du deuxième site géothermique de ce voyage : Hverir. Ce dernier se trouve à environ une heure de route de Dettifoss, près du lac Myvatn. Si on ne trouve pas de geyser ici, on y découvre en revanche des fumerolles, ainsi que des bains de boue bouillonants et colorés. L’odeur d’œuf pourri, c’est cadeau (merci le souffre) !
Là encore, on se croirait sur une autre planète. Les fissures dans le sol laissant échapper de la vapeur chaude et les teintes ocres du paysage donnent le sentiment d’être dans un film de science fiction. Si cette zone est si active, c’est parce qu’elle se trouve juste au-dessus de la faille médio-atlantique. En gros, la chambre magmatique n’est qu’à 3 petits kilomètres sous nos pieds.
Depuis le parking, Hverir se trouve littéralement à deux pas, donc vraiment très accessible. Balade toi entre les chaudrons de boue et admire en toile de fond le Námafjall, en islandais « la montagne de la mine ». Il existe d’ailleurs un sentier qui relie le site de Hverir à la crête du Námafjall.
— Grjótagjá Cave
Une fois Hverir dépassé, on aperçoit enfin face à nous le lac Myvatn, mais pour l’heure, nous nous dirigeons vers la grotte de Grjótagjá aperçue dans notre série préférée de tous les temps : Game Of Thrones. À l’intérieur de cette grotte se trouve une source chaude où a été tournée une scène, plutôt chaude elle aussi, entre Jon Snow et Ygritte.
Depuis l’éruption du volcan Krafla, il est officiellement interdit de s’y baigner, la température de l’eau ayant grimpé de plusieurs degrés (elle peut varier de 40 à 50°C). Cependant à la nuit tombée, la règle n’est pas toujours bien respectée… Si tu tiens vraiment à te baigner sans risque, il vaudrait mieux opter pour les Myvatn Nature Baths, qu’on appelle le Blue Lagoon du nord.
À l’extérieur de la grotte, on ne pourrait se douter de l’existence de cette source d’eau d’un bleu si profond. On distingue seulement l’impressionnante fissure sous laquelle se trouve la grotte et des cratères volcaniques comme celui de Hverfjall.
— Hverfjall
Attirés par cette curiosité que l’on voyait au loin, nous nous sommes mis en route vers ce fameux cratère. La « bête » mesure 452 mètres de haut et 1040 mètres de large ! Un petit chemin part du parking et permet d’en faire l’ascension. Une fois au sommet, l’immensité du cratère s’offre à nous, tout comme les paysages incroyables du lac Myvatn, les cratères alentours, ainsi que les teintes ocres de Hverir et Námafjall. Bref, c’était complètement dingue ! Le vent souffle énormément au sommet, c’est assez impressionnant, on te conseille de bien t’accrocher à ton matos une fois en haut !
— Goðafoss
Après avoir longé sur quelques kilomètres le lac Myvatn, nous avons ensuite pris la direction de Goðafoss située à 45km de là. « La chute des Dieux » n’est pas la plus haute, ni la plus large des cascades d’Islande, mais elle a un charme fou. Il serait donc dommage d’être dans la région et de ne pas passer y faire un tour.
Après Goðafoss, nous avons roulé jusqu’à la ville d’Akureyri à une trentaine de kilomètres de là.
JOUR 8 – AKUREYRI & LES FJORDS DU NORD
— Akureyri
En ce huitième jour de voyage, nous arrivons enfin dans la « capitale du nord ». Située à seulement 50km du cercle polaire, Akureyri marque en quelque sorte un retour à la civilisation. En effet, Akureyri est la deuxième ville du pays, même si sa faible population pourrait laisser penser le contraire. La ville est ancrée au coeur du plus long fjord islandais, l’Eyjafjörður, au pied des montagnes aux sommets enneigés.
La ville doit être encore plus jolie lorsqu’on la visite par beau temps, mais nous lui avons trouvé beaucoup de charme, malgré la grisaille de cette journée. Après un petit-déjeuner dans le très sympa Berlín, nous avons flâné dans les petites ruelles du centre-ville.
Perchée sur une colline, Akureyrakirkja domine la ville et n’est pas sans rappeler Hallgrímskirkja à Reykjavik. Normal, les deux églises ont été dessinées par le même architecte. D’ailleurs, puisque nous sommes dans les points communs avec la capitale islandaise, on retrouve au bord de mer la sculpture Sigling, petite soeur du « Voyageur du soleil », elle aussi, imaginée par Jón Gunnar Árnason.
Nous nous sommes ensuite baladés principalement sur la rue Hafnarstræti, remplie de petites boutiques, cafés et hôtels. Puis, nous avons filé au jardin botanique. Un jardin botanique si proche de l’arctique, pas commun hein ? Et pourtant, il compte de nombreuses espèces de plantes et de fleurs locales et du monde entier. Une balade vraiment très agréable et gratuite.
Akureyri est aussi réputée pour être le point de départ de nombreuses sorties d’observation de baleines. Nous n’avons malheureusement pas eu le temps de le faire (et de toute façon avec Alexeï à chaque fois que l’on fait une sortie de ce genre, on ne voit jamais de baleine), mais si le cœur t’en dit, tu peux participer à l’une de ses excursions en réservant ici.
Après plusieurs heures passées à Akureyri, nous reprenons la route pour explorer la péninsule de Tröllaskagi qui s’étend de l’Eyjafjörður au Skagafjörður. Nous quittons la route circulaire pour la route 82 jusqu’au magnifique village de Siglufjörður. Cette route, le long des contours du fjord, est un régal pour les yeux.
— Siglufjörður
Pour accéder à ce village de pêcheurs que nous avons adoré, il faut parcourir les 7km du tunnel du Héðinsfjörður à travers la montagne. Oui, tu as bien lu, 7km de tunnel ! Pas le moment le plus agréable si tu es sujet à la claustrophobie. Mais à la sortie du tunnel, la vue sur Siglufjörður et sur le fjord est imprenable. Du coup, on a décidé de pique-niquer sur la petite aire juste après le tunnel.
Siglufjörður était autrefois le plus grand port du pays, le village ayant bâti un empire autour de l’industrie du hareng. À l’époque, la ville comptait près de 10 000 habitants contre à peine 1000 aujourd’hui… Malheureusement, à partir des années 60, après une exploitation trop intensive, le hareng disparu progressivement de la côte nord islandaise, ce qui marqua le déclin de la bourgade. Le musée du hareng permet d’en découvrir plus sur cette période importante de l’histoire de Siglufjörður.
Nous avons passé un petit moment à nous balader dans le village, sans rien faire de particulier, si ce n’est flâner autour du port et près de l’église. Nous avons tout simplement adoré. D’ailleurs, on ne saurait pas vraiment expliquer pourquoi, c’est un ressenti général qu’il m’est difficile d’expliquer par des mots. J’ai vraiment trouvé ce petit village calme et paisible, un endroit qui se prête parfaitement à la contemplation.
— Piscine de Sundlaugin à Hofsós
On termine cette exploration de la péninsule par un petit moment de détente à Hofsós au Sundlaugin à Hofsósi. On tente pour la première fois la piscine publique, une tradition en Islande. Ici, on trouve une grande piscine chauffée avec une vue magnifique sur l’océan et sur les fjords (par beau temps) ainsi qu’un bain bouillonnant.
Avant de pouvoir profiter des joies d’un bon bain chaud, il faudra passer par l’étape des douches en commun… entièrement nu(e) ! Et oui, c’est la règle en Islande, avant d’entrer dans les bains publics, il faut impérativement prendre une douche sans maillot de bain. Au vestiaire, la pudeur !
Bon plan pour les campeurs : les campings n’étant pas tous équipés de douches, les piscines publiques constituent une bonne option pour les voyageurs ayant à cœur leur hygiène personnelle 😉
Après ton petit bain, on te conseille d’emprunter les quelques marches qui descendent en contrebas de la piscine. Elles mènent au bord de l’océan, au milieu de nombreuses colonnes de basalte. C’est superbe !
— Glaumbær
Depuis Hofsós, nous suivons la route 76 puis 75 jusqu’à Glaumbær, une authentique ferme islandaise en tourbe. Désormais transformée en musée, cette ferme traditionnelle a été habitée jusqu’en 1947. Celle-ci est composée de plusieurs petites habitations aux toits recouverts d’herbes comme le voulait la tradition islandaise jusque dans les année 1900.
Nous avons terminé cette journée en faisait beaucoup de route jusqu’à l’entrée des Fjords de l’Ouest. Je crois que nous avons roulé près de 4 heures sur des routes en lacet, pour la majorité non goudronnée. Une fois de plus, on peut observer le paysage changer au fil des kilomètres pour découvrir une Islande de plus en plus sauvage où les touristes se font de plus en plus rares…
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